Kanaky : «L’État français a commis un acte de guerre»

Kanaky : «L’État français a commis un acte de guerre»

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La situation n’est toujours pas revenue à la « normale » en Kanaky (Nouvelle-Calédonie). La situation « normale » pour l’État français, c’est celle où la colonisation se passe sans encombre, où la résistance du peuple kanak ne met pas à mal ses petits projets. Sur place, les blocages tiennent, la population continue de résister légitimement depuis mi-mai.

C’est en barrant héroïquement la route aux gendarmes ce mercredi que Rock Victorin Wamytan a été lâchement assassiné par le GIGN, d’une balle de sniper dans la poitrine. Rock Victorin Wamytan était le neveu du grand chef coutumier kanak et président du Congrès de Nouvelle-Calédonie, Roch Wamytan. Il a été tué dans ce qui semble être une opération méthodiquement préparée, d’un « déblocage » d’une route stratégique avec des moyens tout particuliers, dans la commune du Mont-Dore, territoire de la tribu kanake Saint-Louis.

Dans un communiqué commun, l’ensemble des dirigeants indépendantistes (FLNKS et CCAT), ainsi que les chefs coutumiers kanaks, ont dénoncé ce nouvel assassinat avec ces mots : « L’État français a commis un acte de guerre sur les terres coutumières de la tribu de Saint-Louis. […] l’État vient de passer un nouveau cap par cet acte guerrier en assassinant Rock Victorin Wamytan. »

Déportation des prisonniers politiques

Cet assassinat fait suite à une répression ciblée visant les dirigeants indépendantistes après les grandes émeutes. Depuis le 19 juin, treize indépendantistes ont été mis en examen, dont sept incarcérés, déportés en métropole et placés à isolement : Christian Tein (dirigeant de la CCAT) et six autres personnes. En réaction, des points de blocage avaient été réinstallés et durcis, paralysant toute une partie de la Brousse.

Après leur arrestation, les indépendantistes sont resté menottés pendant une trentaine d’heures, avec interdiction de parler, alors qu’ils sont transféré de l’autre côté de la terre, à 17 000 km de chez eux. Parmi eux, Frédérique Muliava et Brenda Wanabo-Ipeze ont pu sortir de prison mercredi 10 juillet, peu après l’assassinat de Rock Victorin Wamytan. Elles doivent vivre avec un bracelet électronique et sont assignées à résidence en métropole. Elles dénoncent à raison la « pratique coloniale » de la « déportation politique ».

Ce jeudi, un groupe de trois gendarmes a été la cible d’un pick-up dans la commune de Houaïlou, en province Nord. Ils y avaient été envoyé pour déloger les barrages et comme partout, intimider et soumettre les Kanaks. Violemment percutés, l’un d’eux est aujourd’hui grièvement blessé. Depuis le début de la grande révolte kanak, dix personnes sont mortes sur l’archipel : principalement de jeunes Kanaks, tués par des miliciens blancs ou des gendarmes, les colons français étant plus agressifs que jamais. Deux gendarmes ont été tués, dont l’un par un de ses collègues.

En métropole, les forces « républicaines », « libérales », de « gauche » se gargarisent d’avoir gagné la « sauvegarde des libertés » dans la réussite du « cordon sanitaire » dimanche dernier à l’issue des législatives. Pour les forces anti-impérialistes, aucune concession ne doit être faite aux opportunistes chauvins qui prétendent porter le « retour à la normale », le « retour à la paix » en Kanaky. Le soutien à l’autodétermination des Kanaks est un principe qui s’affirme sans aucune condition préalable.

Un jour, le tricolore de l’impérialisme français quittera la terre de Kanaky, qui pourra fièrement arborer ses couleurs avec la pleine solidarité des peuples du monde et du mouvement ouvrier.

Libération immédiate des prisonniers politiques kanaks !

A bas l’impérialisme français ! A bas la colonisation !

Kanaky libre et socialiste ! Kanaky vaincra !

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